Bien que le nom de Johann Strauss le jeune est déjà sur toutes les lèvres à Vienne, ville où vous auriez probablement entendu sa musique joyeuse dans les bals et les fêtes au XIXe siècle, il faut attendre qu'il compose la magnifique opérette Die Fledermaus, intitulée La Chauve-Souris en français, pour qu'il fasse son entrée dans le monde du théâtre.
Déguisements et quiproquos abondent dans Die Fledermaus. Humilié par son ami Eisenstein, qui l’avait abandonné après une soirée bien arrosée et l’avait laissé rentrer seul chez lui, le lendemain matin, déguisé en chauve-souris sous la risée des passants, le Dr Falke profite d’un bal masqué pour prendre sa revanche. Prétendant qu’il a complètement pardonné son ami pour cette mauvaise blague, il convainc Eisenstein, qui vient d’être condamné à passer quelques jours d’emprisonnement pour trouble à l’ordre public, d’aller faire la fête avant de se rendre en prison. Arrivé au bal masqué, Eisenstein ne reconnaît pas sa femme Rosalinde, entraînée dans la combine par Falke, et commence à la courtiser, pensant s’être trouvé une nouvelle conquête.
Tous les autres personnages prétendent également être quelqu'un d'autre, ce qui entraîne des scènes hilarantes, jusqu'à ce qu'ils se rendent tous à la prison où Alfred, l’amant de Rosalinde, a été enfermé après avoir été confondu avec Eisenstein. Alors que chacun des protagonistes révèle sa véritable identité, le public se demande si Eisenstein et Rosalinde finiront par en venir aux mains ou par reconnaître leurs torts.
Créée au Theater an der Wien le 5 avril 1874, qui tombe un dimanche de Pâques, cette opérette pleine d'irrévérence a probablement causé une sensation de plaisir coupable parmi les spectateurs. Grâce à l'Opéra national de Vienne, cette merveilleuse farce peut être appréciée dans une ville réputée pour sa longue histoire commune avec le compositeur.